APERCU DE LA JOURNÉE
Wall Street corrige après deux jours de records
USA
Les marchés américains ont marqué une pause après deux séances de records historiques sur le S&P 500 et le Nasdaq 100. Les investisseurs ont procédé à des prises de bénéfices à la suite des prévisions décevantes de Walmart. La prudence du géant de la distribution sur ses perspectives a ravivé les interrogations sur la solidité de l’économie américaine.
L’indice Dow Jones a décroché de 1,01 % pour clôturer à 44 176 points, tandis que le S&P 500 a cédé 0,43 % à 6 117 points. De son côté, le Nasdaq 100 a reculé de 0,48 % à 22 068 points.
Toutefois, la baisse des rendements obligataires a limité l’ampleur du repli. Le taux des Treasuries à 10 ans s’est détendu de 3,5 points de base, à 4,50 %, après la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis, en hausse plus marquée qu’attendu. Par ailleurs, les minutes, publiées la veille, de la réunion du FOMC des 28 et 29 janvier ont indiqué que la Réserve fédérale pourrait ralentir ou suspendre la réduction de son bilan (resserrement quantitatif) tant que le relèvement du plafond de la dette n’aura pas été acté.
Le marché attendait particulièrement la publication de Walmart, membre du Dow Jones. Si le distributeur a annoncé une hausse de 3 à 4 % de ses ventes annuelles, ses perspectives de bénéfices pour l’exercice 2026 sont ressorties inférieures aux attentes. Cette prudence a éclipsé des résultats trimestriels pourtant supérieurs aux estimations, provoquant une chute de 6,53 % du titre.
Autre valeur sous pression, Palantir Technologies a encore reculé de 5,22 %, après une lourde correction de 9 % déjà enregistrée la veille. Les investisseurs s’inquiètent des coupes budgétaires annoncées par le secrétaire à la Défense, Peter Hegseth, qui prévoit une réduction des dépenses militaires américaines de 8 % sur cinq ans.
ASIE
Les marchés asiatiques ont évolué en ordre dispersé ce jeudi, mais Hong Kong a brillé, enregistrant sa meilleure performance en trois ans, porté par Alibaba et le secteur technologique. L’indice Hang Seng a grimpé de 3,43 %, atteignant son plus haut niveau depuis février 2022, tandis que le Hang Seng Tech a bondi de 4,97 %. En Chine continentale, le CSI 300 a suivi la tendance avec une progression de 1,26 %.
Le géant chinois Alibaba a dominé la séance, affichant une envolée spectaculaire de 13,48 %. Son bénéfice trimestriel a largement dépassé les attentes, soutenu par la croissance du Cloud et du e-commerce, deux moteurs stratégiques pour le groupe. Une dynamique qui redonne confiance aux investisseurs, après plusieurs trimestres en demi-teinte.
Au Japon, le Nikkei 225 a progressé plus modestement de 0,26 %, les investisseurs restant prudents face à une inflation plus forte qu’attendu. En janvier, l’indice des prix à la consommation a grimpé à 4 %, tandis que l’inflation sous-jacente, hors produits frais, a atteint 3,2 %, légèrement au-dessus des attentes du consensus Reuters (3,1 %). Une donnée qui pourrait raviver les débats sur la politique monétaire de la Banque du Japon.
EUROPE
Les marchés boursiers européens ont évolué en ordre dispersé, tiraillés entre la dernière vague de publications de résultats et un climat prudent.
À Francfort, le DAX a reculé de 0,53 % à 22 315 points, tandis qu’à Paris, le CAC 40 a grappillé 0,15 % à 8 122 points.
STMicroelectronics a poursuivi son ascension après son gap haussier de la veille, s’adjugeant 5,73 %. Schneider Electric, de son côté, a d’abord bondi de 6 % avant de réduire ses gains en clôture à 2,99 %, soutenu par des ventes et bénéfices annuels records, bien au-delà des attentes du marché.
En revanche, Carrefour a dévissé de 8,84 %, plombé par des résultats annuels jugés mitigés et des perspectives décevantes aux yeux des investisseurs.
Sur le SBF 120, Eramet s’est illustré avec un rebond de 5,96 %, après la publication d’un résultat bien accueilli par le marché.
L’indice paneuropéen Stoxx 600 a fini en repli de 0,20 %. La meilleure performance du jour revient à ISS, groupe danois spécialisé dans les services aux entreprises, qui a flambé de 12,74 %, porté par des résultats solides et l’annonce d’un programme de rachat d’actions de 2,5 milliards de couronnes danoises (351 millions de dollars).
Parmi les autres valeurs bien orientées, l’énergéticien Repsol a progressé de 7,84 %, tout comme le britannique Centrica, en hausse de 5,63 %, après la publication de leurs résultats respectifs.
CHANGE ET MATIÈRES PREMIÈRES
L’euro a repris de la hauteur pour revenir à 1,0500, tandis que le dollar américain s’est affaibli lors de la session nord-américaine. L’indice dollar (DXY), qui mesure l’évolution du billet vert face à un panier de six devises, a reculé à 106,40.
Le dollar contre yen a ainsi cédé du terrain, sous le seuil psychologique des 150, signe d’un regain d’appétit pour la monnaie japonaise. Malgré un léger rebond en début de semaine, le billet vert semble reprendre sa trajectoire baissière, alors que les investisseurs restent sur leurs gardes face au programme de hausse de tarifs douaniers souhaité par Donald Trump.
Sur le marché des matières premières, l’or a poursuivi sa dynamique haussière, inscrivant un nouveau record en séance à 2 973 dollars l’once, avant de céder une partie de ses gains en fin de journée. Le métal jaune reste soutenu par un dollar en repli, une détente des rendements obligataires américains et un climat d’incertitudes persistantes liées aux tensions commerciales et géopolitiques.